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J’ai faim. Comment ne plus avoir faim tout le temps? Est-ce anormal d’avoir faim comme j’ai faim, à ce point? D’où ça me vient?


J’ai déjà tenté d’exprimer différemment mes envies, mes urgences. Par exemple, écrire pour faire passer la sensation du ventre qui tiraille, sous la graisse, sous les organes, encore bien plus profond que ça, dans le fin fond de l’univers, je sens qu’il y a toujours, à jamais, ce trou à combler, ce vide à remplir.


Quand la nourriture passe par ma gorge, lubrifiée par ma salive, caressée par mes papilles, engloutie… L’espace d’un instant, de quelques mètres d’intestins, je crois, j’y crois. J’y crois à chaque fois, que c’est la dernière fois que j’y crois car tout va se résoudre après cette gorgée de pain, de viande, de pâte.


Le cerveau est immédiatement récompensé, il sursaute, ça y est ! C’est là ! C’est ça ! C’est exactement ça qu’il nous fallait ! Et c’est lors de cet infime moment, minitésimal honnêtement, que l’explosion se forme, que la création prend tout son sens, que le grand infini s’agite et se rétracte quasi immédiatement. Encore! Crie-t-il, encore! We want more!


Ce n’est jamais assez pour l’infini. Rien n’est jamais suffisamment rassasié, saturé, satisfait.

Il reste.

Toujours.

Ce petit point vide vers lequel tout converge et rien ne revient jamais.

Un jour il m’avalera toute crue. Abysse goulue.

Et avalée, je resterai.

Tout ce qu’il demeurera à aspirer ne persistera plus longtemps après moi. Et après eux encore, des myriades de festins morts.

C’est suspect, si tu veux mon avis, qu’il n’y ait aucune carte, aucun chemin, aucun guide. Cette accalmie mentale me semble porteuse de sens, pourtant. Mais il est évident que tu vas t’écraser les gencives contre le pare-chocs sans vraiment comprendre comment tes dents auront atterri dans un sac en plastique blanc. Il y a très certainement un tourbillon qui t’attend au tournant mais on ne sait jamais ce que tu verras au cabaret. En réalité, y en a-t-il une, ou est-ce que tout part en sucette ? Les dauphins existent-ils et sont-ils nos amis ? La pente est raide et tu n'as aucune idée du joyau qui t’attend de l’autre côté. Sans doute rare et beau, l’inconnu fait peur. Il n’y a pas de script.


(LUN 30 JUIN 2025 - 10 minutes)

Ton chien me tape sur les nerfs

Ce champion du couinement

J’aime pourtant les humains fictifs

Mais il a bouffé mon chemisier


--


J’ai écouté ton disque dans la brume ce matin

Et je l’ai trouvé bien pour marcher

Tes tubes à la place des bruits du métro

De mes pas dans les feuilles d’érable

Tu bascules entre lumière des lampions et obscurité des camions

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