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Tu ne m’avais pas dit que la neige te gelait les mains à ce point. Tu ne m’avais pas dit que tes pieds noirs de poussière courraient encore vers moi. Tu ne m’avais pas dit que même le soleil te frigorifiait la peau. Tes sublimes lèvres n’ont pas bougé pour me dire tout ça et je pleure comme chaque jour en pensant à ce temps perdu à tenter de me solidifier sans toi et sans tes bras. Tu ne m’avais pas dit que tu grelottais les nuits d’hiver quand le feu dans ton cœur se figeait. Et moi qui tremblait en pensant que ma vie s’était résumée à tes étreintes. Et maintenant tout se réchauffe, j’ai peur.

Santé, buvons à nous. Buvons à ça : à l’hiver qui s’étend avant comme après, aux gorges qui brûlent, aux amorces fraiches, aux bras en flèches.

Bon appétit, mangeons à ça. Mangeons à tout : à tes yeux qui se perdent dans le gris des choses, celles que je ne maitrise pas, aux poils qui se dressent, aux cœurs qui se nouent, aux tournants des roues.

Merci, merci à nous, merci à ça.

Balance-moi, car il faut danser lentement sur la vie.

L’odeur des fumées, le nuage qu’elles créent et les liens qu’elles tissent.

Tout est entremêlé, comme tes jambes et mes pieds.

Et les pas feutrés de cette louve de vie qui créent la surprise et parfois l’ennui.

Comme tes mains moites qui touchent mon dos à plusieurs reprises et demain m’oublient.

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