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Je te bois. Je te bois. Je te bois. J’incline la tête comme pour voir ce bleu pâle qui s’allume comme dans tes yeux grâce au soleil. Je serre les dents contre le verre froid et la matière se brise comme moi quand tu me quittes. Je ferme les yeux pour déguster l’odeur de ton corps et je les rouvre lentement pour t’apercevoir sous mes cils. Je happe le glaçon qui ne fond pas tout de suite, qui me fait mal, qui choque, comme toi quand tu me hais. Je sirote le liquide au fond, au fond de nous, comme s’il n’y avait rien eu qu’une auréole brunâtre moitié sucrée moitié alcoolisée, qui nous résume si bien. On s’est bus.

Au centre, cette dimension

Au ventre, la question

Au nœud de l’algorithme


D’un ennui mortel

Nait le buisson

Les gens restent pas

Les gens se barrent

trop occupés pour stagner

pauvre vie

le temps les perd

ils ressentent plus

les observations

tout compliqué

les pauvres

ils sont à plaindre

Les gens courent

Les gens se cassent

les gens comme toi

t’es tout d’un coup puis t’es plus rien

sans explication

ils savent pas

Les gens ignorent

fauchés

secs

c’est même plus eux qui pensent

on leur dit juste de pas s’arrêter

dissociés

ceux qui comprennent pas sont cons

restent tristes ou mal accompagnés

pauvres, putain

le reste c’est pour les faibles

toi t’as pas le temps pour ça

pour t’expliquer

à toi-même

tes problèmes

Les gens passent

Les gens s’évaporent

ça dure que quelques semaines

à chaque fois

t’es pas censée les oublier mais quand même

pose pas trop de question

ça les fait chier

Et j’en gueule

Et j’en chie

Et je rame

Et j’en ai marre

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